Voilà donc la première partie du long, très long récit que j'ai/vais écrit/écrire sur l'époque d'Eorl.
Si vous trouvez ça trop court, les prochains seront plus longs, ici le lecteur est roi
Bonne lecture ^^
Un jour de printemps comme les autres, semblait-il… J’étais parti à la chasse, avec cinq hommes. Nous n’avions rien trouvé, et la matinée touchait à sa fin. Mais, alors que nous allions repartir, l’un de nous s’écria :
-Là ! Une femelle sanglier, avec des marcassins !
Nous prîmes position, nos arcs bandés. La femelle était énorme, une véritable montagne de muscles sur pattes ! Il fallait faire attention, les femelles sont très agressives en présence de leurs petits. Nous attendions le signal qu’Eolfine, chasseur d’exception, devait nous donner, lorsque la femelle nous repéra. Elle fonça de suite vers nous. Je tirai, mais ma flèche manqua sa cible. Je me décalai, et la laie ne toucha personne. Je tirai rapidement une flèche, et je touchai la laie dans le ventre. Mais elle continua sa course. Un autre cavalier tira, une deuxième flèche sur le flanc du sanglier. Elle courait encore. Deux autres flèches la manquèrent, une autre se planta dans sa jambe. Mais elle était toujours en train de courir, tête baissée. Je ne réfléchis pas, et je tournai bride pour éviter la laie. Mais ma tête cogna violemment une branche, ce qui me fit tomber à terre. J’étais seul, face à une laie enragée. Je bandai mon arc, et tirai une flèche avant que la femelle ne commença sa course. Je la frôlai, traçant une ligne droite dans son flanc. Mais elle l’ignora et courut. J’étais paralysé devant ce tas de muscles qui me fonçait dessus. Le temps sembla s’écouler lentement. Le bruit saccadé de la course effrénée de la laie tambourinait dans mes oreilles. Soudain, tout se passa très vite. Une pointe brillante entra dans mon champ de vision, et la laie fut projeté de côté. Un javelot lui avait transpercé le crâne.
-Je ne sais comment te remercier, dis-je à l’adresse d’Eglid, un excellent tireur de javelots.
-Ce n’est rien, Thelfwine. Mais la prochaine fois, tâche de réagir. Si je n’avais pas réussi mon coup, tu serais mort.
Nous continuâmes à chasser, et tuâmes quelques lapins et une biche, puis nous rentrâmes au camp. Je ne cessais de me maudire sur mon manque de sang-froid. Mais cette pensée allait bientôt n’avoir plus aucune importance.
Nous arrivâmes enfin en ville, où une grande agitation régnait.
-Que se passe-t-il ? demandai-je à un passant.
-Un émissaire de Gondor est arrivé. Le Calenardhon est attaqué. L’armée de gondor qui se trouve sur place est prise entre les orcs et les orientaux. Je n’en sais pas plus, mais le roi va sûrement demander le rassemblement !
Une cloche tinta.
-Le roi Eorl demande le rassemblement !
A cet appel, je me dirigeai vers la grande bâtisse d’or et de bois. En entrant, je tournai à gauche et débouchai dans la salle du conseil. Je pris place sur un siège vide, à côté du Roi. L’émissaire de Gondor se tenait dans un coin, mangeant un bout de viande, du pain et de l’eau.
-L’heure est grave, commença Eorl le Jeune notre Roi. Le Gondor appelle à l’aide. Les hommes de l’Est ont lancé une énorme offensive, ils ont pris le Rhovanion, et une partie des champs du Célébrant. Le Calenardhon est presque entièrement occupé, et l’armée de Gondor qui le défend est prise en étau par les armées de Mordor et d’Orientaux. Ils nous demandent des renforts. Si Gondor disparaît, nous serons amenés à disparaître à notre tour. Aussi vous-ai-je convoqué, car la réponse, si elle est positive, aura de grandes conséquences. Nous viderons nos terres de leurs soldats ! Nous sommes ici pour discuter, bien que ma décision soit presque déjà prise. Me suivrez-vous ? Je n’en doute pas. Si votre réponse est positive, nous partirons après la journée de demain, au petit matin.
-Sauf votre respect, cela est insensé. Nous ne pouvons laisser nos régions vides, dit l’un des maréchaux, un homme de haute stature appelé Tholgin.
-Nous devons mettre toutes les chances de notre côté. Nous ne connaissons pas leur nombre exact, mais ils sont déjà au moins deux dizaines de milliers, et il en arrive toujours plus de l’Est ! L’armée de Gondor est encerclée, plusieurs milliers d’orques vont les prendre à revers en franchissent l’Isen. Ce ne doit pas être un chevauchée de la dernière chance, il faut porter un grand coup ! Nous devons les amener à combattre sur deux fronts. L’armée de Gondor serait, selon les prévisions gondoriennes, capable de tenir tête à l’armée d’orques. Si nous forçons les orientaux à stopper l’offensive sur Gondor pour s’intéresser à nous, et que nous arrivons à les vaincre, le Calenardhon sera libre.
Je me levai, puis ajoutai :
-Nous devons répondre à cet appel !
-Thelfwine a raison, déclara Eorl d’un ton calme et posé.
-A combien estimez-vous le nombre de cavaliers que nous pourrons rassembler en une journée ? demanda Eolfine.
-Hum… si nous prenons une journée, nous pouvons rapidement rassembler… un peu moins de dix milles cavaliers. Nos terres ne sont que peu étendues, et les soldats sont rassemblés dans de grands camps. Il est donc facile de les trouver. Mais nous tomberons sur des ennemis deux, trois, ou peut-être quatre fois plus nombreux que nous, nous n’en savons rien. Sachez simplement une chose : nos chances de victoire sont réduites.
Il marqua une pause, et sembla se plonger dans ses pensées. Puis il reprit : « Allez ! Partez et rassemblez les Eothéod. »
Nous finîmes donc cette réunion, et je partis aux écuries pour récupérer ma monture. Après avoir pris quelques provisions de routes, je partis en galopant à l’Est. L’après-midi était déjà commencée. Une belle après-midi de printemps. Je me sentais un peu nostalgique de quitter ce pays, pour partir à la guerre, de laquelle je n’étais pas sûr de revenir. J’allai le plus rapidement possible. Quelques quatre heures après mon départ, je trouvai plusieurs petits campements les uns à côté des autres. Je me dirigeai vers celui où le plus de tentes étaient dressées, et fit remarquer ma présence par un « Salutations ! »
Personne ne répondit.